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dimanche 1 mars 2009

L’Étoile polaire

l’Étoile Polaire

L’INFINI REND FOU
étoile

D’après les calculs rigoureux de la science, la vitesse de la lumière est extravagante. En une seule année, elle parcourt 9 millions de millions de kilomètres : 9 avec 12 zéros. Un homme qui marcherait durant une année, à une allure normale, sans s'arrêter, parviendrait à faire à peine plus que le tour de la terre : 50 000 km environ. La lumière, elle, fait un tour de la terre en quasiment un dixième de seconde ! Pourtant, une étoile, que nous appelons l'étoile polaire, est tellement éloignée de la terre, que même la lumière, avec sa prodigieuse vitesse, a besoin de 460 années pour parcourir la distance qui va de cette étoile jusqu'à notre terre. Ainsi, la lumière de l'étoile polaire, qui parvient jusqu'à nos yeux, est partie de là-bas en l'an 1548 ; elle commença son hallucinant voyage au début du règne du roi de France Henri II.

L'étoile polaire est, selon les scientifiques, l'étoile qui se trouve dans la prolongation de l'axe de la terre. En effet, le globe terrestre est traversé par un axe imaginaire qui va de son pôle sud à son pôle nord. Comme si une fine tige de pédoncule traversait avec précision une pomme d'une extrémité à l'autre. En faisant continuer cette fine tige, tout droit, dans l'espace infini, nous atteindrions au bout de 460 années-lumière, l'étoile polaire. La terre, dans l'espace, est telle ce fruit : la tige du pédoncule vise toujours dans la même direction, son axe ne bascule jamais et pointe toujours l'étoile polaire. Ainsi, les marins ont pu calculer leur direction en fixant l'étoile polaire. C'est un repère fiable entre elle et nous, et en calculant chaque nuit à quel angle elle se montrait à eux, ces voyageurs pouvaient ajuster le bon cap.

Cependant, c'est un leurre. Car si nous avions réellement la possibilité de prolonger la tige de l'axe de la terre jusqu'à 460 années-lumière, nous ne frôlerions même pas l'étoile polaire. Notre visée passerait à une distance encore phénoménale de cette étoile. Parvenus à « hauteur » de l'étoile polaire donc, notre axe serait considérablement décalé. Nous ne passerions pas « à côté » de l'étoile, mais à une distance qui correspond à des milliers de fois la distance terre-soleil. Pourtant, cet écart, cette erreur de calcul en quelque sorte, bien qu'il soit astronomique, devient soudainement insignifiant lorsque nous revenons à notre position. Là où se trouve la terre, ici, cet écart n'a plus aucun effet, comme par magie. Bien davantage, il devient exact, puisque les navigateurs utilisent cette étoile pour obtenir des calculs dont la précision est parfaite ! Pourquoi un tel phénomène ? Parce que la distance qui nous sépare de l'étoile polaire est des milliards de fois plus fantastique que l'écart de visée de notre axe. Ainsi, le marin, en plein Atlantique, qui règle son cap avec l'étoile polaire, ne verra pas l'écart : il sera devenu, par ce « jeu » des distances, de l'ordre du milliardième de millimètre à l'échelle de l'homme.

Il faut donc conclure que plus un point est distant de moi, et plus il est fiable. Grâce à l'extraordinaire distance qui me sépare de lui, il devient une référence absolue pour moi. Bien davantage, si nous pouvions concevoir qu'un point soit aussi loin que « l'Infini même », ce point serait le centre de tous les univers — aussi gigantesques que soient les univers, ce point, étant l'Infini, serait le centre de Tout.Et si nous disions que ce point est un Être personnel, vivant, ayant une volonté, il serait alors le centre de Tous les êtres. Il serait le point de référence qui, lorsqu'on le conserverait comme ligne d'horizon, nous éviterait de nous perdre : quel que soit le choix libre de notre volonté. C'est-à-dire, soit que j'aille au nord, soit que j'aille à l'est. De même, si mon voisin allait dans une direction opposée à la mienne, il ne se perdrait pas, si, lui aussi se référait à cet Être. De plus, je vois que cet Être infini, tout comme moi, peut se mouvoir sans cesse, et n'importe où, et à quelque distance que ce soit. Il peut Être ici ou ailleurs, car étant l'infini, il restera toujours pour moi un point absolu, et m'évitera ainsi de me perdre dans ma liberté de choix.

Mais, bien entendu, cela n'est encore rien ! et même bien peu de choses ! Pourquoi donc me direz-vous ? Parce que, le plus extravagant, le plus déraisonnable… et les mots manquent dans tout cela… c'est la chose suivante.

Cet Être, nous l'avons dit, Il est tel le point Infini, certes — Il est l'infini, pour moi, il est mon centre. Mais, à Son niveau à Lui, moi aussi je suis son infini ! Je suis son centre ! Et davantage encore. Vous vous souvenez, ce voisin qui, comme moi, naviguait en se dirigeant selon ce point, selon cet Être infini, ce voisin qui pourtant suivait une autre route que la mienne — et bien lui aussi devient un infini si l'on se place du point de vue de l'Être des êtres !

Que dire donc d'un tel Être ? Ou plutôt : que pourrait-Il me dire ? Ne me donne-t-il pas Son image ? Ne suis-je pas Son reflet finalement ? Mais au niveau plus pratique de l'être vivant, je vois bien que le don de l'image mouvante, c'est simplement le don de la Vie : c'est la capacité qu'a cet Être de me donner Sa vie. Hélas, me trouvant, moi, dans ce monde étrange du fini, il faudrait que cet Être vienne me rejoindre dans mon étroite limite. Il faudrait qu'une très légère émanation, qu'une infime expression de l'étoile polaire vienne sur terre, qu'une part imperceptible du céleste se revête du terrestre. En deux mots, il faudrait que cet Être Infini acceptât de s'abstenir de son Infini — un instant — pour me donner de Lui, là où moi je suis, c'est-à-dire en tant qu'homme.

D'ailleurs, ce dernier point, cet étrange et astronomique sacrifice, peut-être l'a-t-Il déjà accompli, avant même que je naisse. En ce cas, il faut considérer ce geste sous Son angle, à Lui : sous le regard de l'Infini. Mais surtout pas avec l'œil du fini, surtout pas comme un comptable de l'histoire, comme celui qui mesure le temps fixe sur la ligne de notre fini, à nous, terrestres. Car pour Lui, le Temps c'est l'Espace, et, un jour peut être mille ans. Pour Lui, 1548 arrive aussi en 2008. En L'écoutant, je L'entends m'annoncer une dimension que ma misérable intelligence ne peut ni mesurer, ni connaître. Le Temps et l'Espace sont Un et inséparables, alors qu'ils sont absolument libres et indépendants l'un de l'autre… ! — Est-ce cela l'amour ? En tout cas, pour l'Être des êtres, cette dimension-là est hors de toutes les connaissances, de telle sorte que seule la Foi lui coïncide, car la Foi seule a l'audace de penser follement que rien n'est impossible. N'est-ce pas ainsi que l'être échappe à l'orbite de la Raison, comme pour rejoindre l'Infini des possibles, pressentant que de là il provient et que là se trouve sa libre liberté ?


Ivsan Otets

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À propos des Rêves

À propos des Rêves

lampadaire

Un philosophe juif russe, Jacob Gordin, cité par l'un des ses plus proches héritiers (Askénazi), a dit la chose suivante :

Au fond, le génie des prophètes,
c'est de confirmer que le Royaume de l'enfant est vrai.

Certainement, les propos des prophètes hébreux le confirment, eux qui parlaient de manière extravagante d'un Monde à venir où « le lion, comme le bœuf, se nourrira de paille » (Isaïe). L'homme de Nazareth, quant à lui, osa même décrire ce Royaume à venir comme un lieu où « rien ne vous sera impossible ! » Il confirmait ainsi les paroles d'un autre de ces prophètes de l'Absurde — Jérémie, lui qui eut l'audace d'affirmer, en pleine catastrophe, lors de l'une des plus cuisantes épreuves de son peuple, que : « rien n'est trop difficile pour Dieu ». À cette même période d'ailleurs, Jérémie osa encore affirmer que la passion de Dieu pour Israël est plus solide que les lois astronomiques établies par ce même Créateur ! (ch. 31) Paroles d'un fou direz-vous ? Cependant, presque 25 siècles après Jérémie, l'Histoire même de son peuple est une preuve plutôt solide de l'existence d'une Volonté divine pour qui « rien n'est impossible » ; et, comparativement, l'étude des lois astronomiques est finalement plutôt avare en discours, voire même presque ennuyeuse !

Mais l'homme préfère les lois astronomiques car elles lui fournissent un rêve raisonnable. Or, il semble que pour atteindre la réalité d'un Dieu inattendu, un Dieu dont la seule volonté tienne lieu de raison, un Dieu dont les faits et gestes ne sont justifiés par aucune rationalité… il faille pour cela briser nos sages rêves ! La vérité est au-delà de nos rêves et nos rêves sont bien trop frileux. Car l'enfant, pour qui le lampadaire est un arbre qu'il suffit d'arroser d'eau pour l'éclairer — cet enfant là, devenu grand, qu'a-t-il fait ? Il a fait des études. Ainsi, il a puisé du pétrole, ou encore construit une centrale nucléaire, puis, il a fabriqué des lampadaires en métal, il les éclaire ensuite avec l'énergie puisée dans la nature. Enfin, il fait payer grassement son travail… pour en vivre ! Car, voyez-vous, il lui faut bien soumettre son miracle à l'argent ! Il prétend cependant avoir fait “coïncider la réalité avec la vérité mathématique”, et accomplit ses rêves. Mais au regard de l'enfant, il a tué ses rêves.

« J'ai fait un rêve » disait l'homme de religion, le pasteur Martin Luther King. Qu'était donc son rêve ? « Un rêve profondément enraciné dans le rêve américain » disait-il ; le rêve « qu'un Noir du Mississippi ait le droit de voter et qu'un Noir à New York puisse aussi voter » rajoutait-il. Ce discours fut prononcé dans un « endroit sacré », des mots mêmes de Luther King — à Washington, sur les marches du Mémorial d'Abraham Lincoln, le président américain auquel on associe l'abolition de l'esclavage. Détail significatif — il nous montre que cet Abraham-là était le père de ce Pasteur-là, et l'inspirateur de ses rêves. Les discours d'un pasteur ne devraient-ils pas s'appuyer sur la mémoire des prophètes de l'Absurde ? Les prophètes seraient-ils trop fous pour la politique ? Certes oui… ou plutôt, la politique est le lieu où la nécessité s'impose aux hommes, alors qu'eux, les prophètes, parlent d'un lieu où l'homme commande à la nécessité.

En tout cas, le rêve de Luther King s'est amplement réalisé, car non seulement les noirs votent, mais aujourd'hui ils sont élus ! Le rêve d'un faux-pasteur, au nom d'un Père de la politique, vient donc de se réaliser. Mais c'est le rêve d'un homme qui appartient à la même catégorie que l'ingénieur, celui qui invente des lampadaires en métal et les fait fonctionner à l'aide d'une centrale nucléaire. Car Barack Obama ne fera pas mieux que continuer à bâtir les rêves réalistes de ces hommes-là : il en est un preux et fidèle successeur. Et quand bien même l'Histoire ferait rentrer le Père Obama dans le Panthéon des dieux politico-religieux, auprès de Père Lincoln, il n'aura pas réalisé l'impossible pour un tel titre, il n'aura pas dépassé les lois de l'astronomie et commandé au soleil.

Et, non seulement Luther King n'a rien de commun avec les propos des prophètes hébreux, mais il lutte contre eux, étant lui-même un faux-prophète. En effet, comme la majorité des religieux et autres scientifiques, dont le miraculeux est possible ici-bas, dans le sein de nos lois, Martin Luther King ne confirme pas « que le Royaume de l'enfant est vrai » ; au contraire, il annonce que cela est impossible. Il prétend qu'il faut nous contenter d'un rêve, où, dit-il : « les enfants ne seront pas jugés par la couleur de leur peau, mais par le contenu de leur caractère ».

Or, le propre du Monde à venir, celui dont l'homme de Nazareth ne cesse de témoigner, c'est précisément le lieu où nul n'est jugé. Et ne me demandez pas comment cela est possible, comment donc peut-on imaginer briser ainsi les Tables des lois morales, scientifiques et naturelles… ne me demandez pas une telle chose. Demandez donc à un enfant de vous expliquer pourquoi son lampadaire est issu d'une graine, et comment il commande à la pluie pour l'éclairer… il vous regarderait probablement en souriant, supposant peut-être que vous êtes un peu bête, à moins qu'il daigne vous éclairer humblement, et ainsi vous réponde, comme répondrait son Dieu : Parce que je le veux.


Ivsan Otets

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The Water

The Water
Johnny Flynn et Laura Marling

Traduction par Votrov Alexander

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L’eau

Je n’ai qu’un fleuve
Ce fleuve a toujours été ma maison
Seigneur, emmène-moi
Car je ne peux pas rester
Ou je vais me noyer dans ma peau et mes os

L’eau me soutient naturellement
L’eau ne peut m’engloutir, j’en ai fini
Avec ma mort


S’il te plaît, aide-moi à construire un petit bateau
Un bateau qui naviguera sur l’eau
Là où le fleuve est profond
Et où de gros poissons rampent
Je me réjouirai de ce qui me maintient à flot

L’eau me soutient naturellement
L’eau ne peut m’engloutir, j’en ai fini
Avec ma mort


Désormais sur une eau plus profonde je navigue
Sur un courant plus puissant je vogue
Que chaque nuit apporte les étoiles
Et que résonne dans mon cœur la chanson
Telle une mélodie pour un compagnon d’histoire

L’eau me soutient naturellement
L’eau ne peut m’engloutir, j’en ai fini
Avec ma mort


Maintenant la terre que je connaissais n’est plus qu’un rêve
Et le chemin nous séparant s’amenuise peu à peu
Mon fleuve est si vaste
Et l’horizon seulement un éclat
L’artiste n'a plus de coloris

Là où l’azur de l'eau rencontre le ciel
Et la splendide lueur du soleil me ramène à la maison
Je suis désormais partout
Et le chemin est devenu un vœu
Dont chaque souffle exhale la brise

L’eau me soutient naturellement
L’eau ne peut m’engloutir, j’en ai fini
Avec ma mort


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Horizon

Horizon
ÉTAT D’ÂME



Au sommet d’une haute falaise surplombant l’immense mer,
Seul, se dressait un arbre au fier feuillage étendu.
Sous son ombre, un homme contemplait la ligne de verre
Où se rejoignent à l'infini la terre et le ciel inconnu.

Il rêva, endormi par les relents salés d’une brise en coton.
Et plein de ces forces que donne l’impossible aux hommes ivres
Il se jeta dans le vide vers le fascinant horizon.
Majestueux, il déploya dans l’air les ailes de son navire.

Sans haine ni pitié, le temps aussitôt souffla sur son visage.
Et sa joie s’essouffla. L’air pur creusa dans ses traits la fatigue.
L’horizon impassible se moquait, aussi distant et figé que le sage.
Puis, les voiles du rêve se brisèrent et l’homme tomba telle une figue.

Au sommet d’une haute falaise surplombant l’immense mer,
Seul, se dressait un arbre au fier feuillage étendu.
Sous son ombre, un homme pleinement éveillé pleurait.

Ivsan Otets




R








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Contemplation médiévale

Contemplation médiévale

épée

par Alex
15 ans · Classe de seconde
Écrit en cours de français.
Sujet : Faites l’éloge d'un objet de votre quotidien
ou d’un objet que vous appréciez particulièrement.

Durée : 20 mn.



C’est une véritable reproduction authentique.
La poignée et ses anneaux dorés, magnifique.
La lame, fine, longue et remarquablement acérée,
Brille à la lumière, comme la mer sous le soleil d’été.

Quand je la regarde, ravi, elle me sourit.
Son fourreau lissé m’éblouit.
Je veux la prendre, la toucher, la contempler.
Sa légèreté me réconforte et m’emporte à l'époque des Templiers.

Dans mon rêve, je la dégaine gracieusement.
Une fois sortie, la lame éblouit le soleil soudainement.
Je me sens invulnérable,
Je me promène avec elle, inséparable.

Elle me console, elle m’intéresse,
Elle élimine ma paresse.
Grâce à elle, je lutte, déterminé,
Heureusement que tu es là mon épée.

Alex






N





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