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La souffrance

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Les causeries akklésiastiques
Ivsan et  Dianitsa Otets
EXTRAIT - 05:45
durée totale : 1h01
Fiches élaborées par Dianitsa
Cette causerie vient en complément de notre précédente discussion sur le péché. Tout comme cette dernière réalité, la souffrance est un puissant levier actionné non seulement par les religions mais surtout par tous ceux qui s’occupent d’administrer le réel (personnel et institutions politiques en tête).

Les lumières de la raison apportent certaines réponses à la souffrance, une en particulier — et ces réponses sont le plus souvent adéquates car la Raison est l’administratrice déléguée par le Père pour gérer la Création. Toutefois, cette « bonne réponse » de la Nature à la souffrance ici-bas ne vient pas sans une autre souffrance. Une souffrance de nature différente mais qui n’est pas moins problématique et qui de plus entrouvre une porte sur cette autre réalité qui nous attend à la sortie de la Création. Une réalité qui n’aura plus le même administrateur.
  • Quel est le réflexe de la pensée humaine face à une perturbation, un déséquilibre, une souffrance, etc. ?
  • Dieu a délégué le règne de la création au principe de l’Unité — Mais cela ne veut pas dire que ce principe soit la finalité prévue par Dieu !
  • Yom EHAD : Premier Jour, ou bien Jour UNI… par la lumière du Logos-Raison.
  • Quand les hommes se chargent d’assurer le bonheur de leur espèce : prophétie d’Alexis de Tocqueville.
  • Paix, sécurité, prospérité et bien-être signalent-ils la fin de la souffrance ?
  • Deux types de souffrance qui semblent être liées en proportions inverses.
Durée : 1 heure 01 minutes
Date : 8 février 2016
Mots-clefs : Perturbation au sein de La Co-hérence ; Logique du Logos ; Âme du monde ; Philosophie de l’Unité ; Dimension pragmatique de l’« anté-résurrection » ; Pensées hindoue, grecque, judaïque, etc. ; Pensées naturelles & rationnelles ; Genèse 1 ; Souffrance physique VS souffrance spirituelle ; Réponse du Christ ; Vêtement de noces ; Résurrection
Références auteurs : Anaximandre ; Thalès ; Çankara ; Mordékhaï Chriqui ; Alexis de Tocqueville ; V. Jankélévitch ; Adin Steinsaltz
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Vers un christianisme sans église

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Commentaires
1. Le mardi 23 février 2016, 14:13 par Thamis

Bonjour les « dispu(ta)teurs » !.

Bravo encore pour ces réflexions.

Une question, Ivsan évoque des christs (oints) encore présents dans des églises (avant que celles-ci ne soient vomies), est-ce à dire que pour certains -outre l’élection- La nouvelle naissance puisse être déjà -ici bas- effective ? (certains le prétendent haut et fort....).

Qu'il pourrait donc exister déjà parmi nous -de fait- déjà des ressuscités ?.

En effet dans une autre causerie Ivsan évoque le fait que la souffrance puisse être choisie par les nés de nouveau.

A l'aune de certains témoignages existentiels de « martyrs » (témoins), je m'interroge.

Parfois je me questionne si Le Christ savait réellement qui Il était avant sa résurrection...et si Il le savait, pourquoi donc à t'il eu besoin (dans les évangiles), que ce soit des « tiers » qui le reconnaissent, déjà comme Fils de Dieu, ensuite comme Dieu ?.

Bref, merci encore à tout deux !.

2. Le jeudi 25 février 2016, 07:22 par ivsan

« Des christs encore présents dans l’église » Je ne me rappelle pas avoir dit « des christs », mais je disais qu’il existe encore, dans certaines églises, une certaine présence du Christ. C’est-à-dire que le passage biblique évoquant « le christ en train de vomir l’église » parle de ce temps où le christianisme aura tellement subverti le Christ, tellement fait de « ce qu’il est » toute autre chose que « ce qu’Il est en vérité », que la chose sera à un tel point d’altération, de falsification, de contrefaçon de son Être, que, dès lors, le Christ lui-même ne se reconnaîtra absolument plus dans ce christianisme-là ; il n’aura là plus aucune part : « Je te vomirai ».
·
Cette lutte contre une métamorphose du Christ – le mélange – cette lutte est d’emblée mise sur la scène dans les Évangiles : « Personne ne coud une pièce de drap neuf à un vieil habit ; autrement, la pièce de drap neuf emporterait une partie du vieux, et la déchirure serait pire ». C’est alors, à cette époque, très précisément le risque assez banal de mélanger le Christ à un messianisme de type Roi-messie à la façon Thora. Ce piège, l’Église y tomba tout de suite. Les deux premiers demi-papes, Pierre et Jacques y tombèrent franchement. De là cette prophétie du Christ. À savoir que lorsque Pierre revendique, du vivant même du Christ, que ce dernier ne sera pas crucifié, car il est le Messie, le Roi-Messie, le Christ lui répond alors : « Arrière de moi le satan, tes pensées sont humaines ». La subversion est donc déjà présente. Elle est innée. Et elle est au fond totalement humaine, car logique et raisonnable : “La vérité doit régner sur l’Unité du monde ; le christ est une sorte d’avatar de Moïse”, etc. Le Christ prophétise ici sa propre subversion, et non seulement il nous laisse à penser qu’elle sera récurrente, mais il l’identifie comme un problème si grave qu’il parle de satanisme.
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Soit donc, rien de nouveau. Nous ne sommes pas les premiers à parler de cette subversion. Cette métamorphose du Christ, toute humaine, a couru tout au long de l’Histoire et dès son début. C’est le combat par excellence. Qui est le Christ ? Et à ce titre, la tolérance du Christ est extrêmement grande. Car, en effet, le Christ, en ce qu’il est réellement, entraîne l’homme à briser sa pensée logique, humaine, ses dogmatiques, ses lieux communs, etc. C’est un cheminement long, difficile, éprouvant. Au fur et à mesure de cette découverte nous voyons tout s’écrouler, les évidences les plus évidentes et les dogmes les plus irréfutables, et nous voyons combien notre erreur, notre tromperie naturelle à propos du divin est d’une finesse remarquable pour tout mélanger. Aussi, le Christ est-il extrêmement tolérant, sachant que nul, ici-bas, jamais ne parviendra à se libérer de toute falsification à propos de qui est Dieu, et de ce fait, de qui est l’homme.
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Toutefois, lorsque l’Apocalypse parle d’un tel aboutissement de cette altération de Dieu et de l’homme que le Christ ne manifeste alors plus aucune tolérance et parle de « vomir l’Église », de ne plus voir quoi que ce soit de Lui en elle. C’est alors que sa tolérance est terminée car du côté de l'homme l'intention même n'y est plus. Il faut donc que le christianisme en soit arrivé à un point tel qu’il n’a pas seulement continué à mêler au Christ l’image fausse du Roi-Messie, du Corpus Christi de l’ecclésia qui serait le second Israël… mais c’est que le mélange est devenu bien plus empoisonné que cela. L’image du Christ, de Dieu, de l’homme est tellement dégradée que Dieu même abandonne désormais l’homme à ses chimères. Il ne voit même plus son ombre ou l'ombre de son ombre dans ce christianisme-là. Que se passe-t-il ? Avons-nous fait pire que faire du Christ un roi-messie armé de la thora et régnant sur le monde avec à sa droite son organisation politico-religieuse que serait l’Église ? Oui, nous avons fait 1000 fois pire que Pierre et Jacques en matière de falsification du Christ.
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Je crois que nous arrivons à un tel point d’altération que, en effet, il y a très peu d’églises dans lesquelles se manifeste encore la présence du Christ. Il y a de moins en moins de Christ – et non de christs – dans l’Église. Le 21e siècle est probablement le siècle du vomissement de l’Église. De christianisme il ne semble pouvoir subsister qu’un christianisme sans églises, akklésiastique, comme il l’était, somme toute, du vivant du Christ : une fraternité aléatoire que l’Esprit seul fait et défait et qu’Il a formée lui-même dans l’intimité en la revêtant d’une véritable intelligence spirituelle pour défaire tous ces démons religieux ; une fraternité libre et sans toute cette machinerie pyramidale d’autorités, de dogmes, de textes sacrés et surtout, enfin libérée de ce fantôme : ce maudit corpus christi que veut être l’Église, ces églises dirigées par ces diables de papes et d’évêques, ou par ces démons de pasteurs et prophètes auto-proclamés qui viennent prétendre avoir sur l’individu une autorité. C’est une grande joie de voir enfin vomis ces dirigeants ecclésiastiques, anciens, mystiques, prédicateurs, moralistes, prétentieux érudits et autres puritains avec leurs messes, leurs cultes dominicaux, leurs prières vomitives et leurs certitudes sur Dieu, l’homme et le monde-à-venir. Le Christ est un mystère et qu’il le reste.

3. Le samedi 27 février 2016, 13:51 par Thamis

Oui, merci Ivsan d'avoir fait le correctif, tu parles effectivement bien de Christ encore -peut être- présent dans les églises et non de de christs (comme j'ai pu l'entendre et du coup en faire ma « petite » extrapolation).

Donc Du Christ (son Esprit, sa pensée etc....), est-ce bien de cela qu'il s'agit ?.

Et pourtant ce n'est pas faute d'écouter plusieurs fois chaque causerie.

Si je ne peut que constater mon erreur actuelle d’interprétation (alors que je dispose du support) , je n'ose imaginer ce qu'il à dû/pu s'accumuler entre ce qui à été couché dans les évangiles et ce que Le Christ a voulu dire.

Et ce sans compter les « aides » à la compréhension des rajouts (ou des omissions) des copistes.

D'ailleurs c'est un des sujets de tes (vos) travaux, démonter le discours « sectaire » !.

Mais pourquoi donc certains se prétendent effectivement nés de nouveau ici-bas, serait-ce consécutif à un lavage de cerveau ?.

4. Le dimanche 28 février 2016, 16:17 par ivsan

— « Donc du Christ, son Esprit, sa pensée… Est-ce bien de cela qu'il s'agit ? »

Quand je parle de « la présence du Christ » dans les églises, oui, je parle de son Esprit, de sa pensée, etc ? Mais comment d’ailleurs discerner le Christ, précisément son Esprit, sa pensée ? Par les miracles ? Par la morale ? Par la fidélité à une Loi dogmatique ? Par la propension à « se sacrifier », à « faire des œuvres » ? Je crois que le discernement se fait sur le modèle de la rencontre dont l’Évangile témoigne entre le Christ et le satan (mt 4 par exemple). Nous assistons ici à un combat d’interprétation, à un combat du commentaire du texte. Pas de fumigènes, pas de miracles, pas de bonnes œuvres… Toutefois c’est sur sur ce terrain que le satan veut entrer, sur les terrain des fumigènes, des miracles, des bonnes œuvres, et sur le terrain du culte d’adoration (cantiques & co), du religieux à proprement parler, c’est-à-dire du politique : qui règne effectivement et concrètement ? Le satan est sur une ligne et une seule : le Divin doit se prouver par un effet hic et nunc, ici et maintenant, dans la Réalité. Changer les pierres en pains (prospérité, confort de vie, réussite scientifique, économique…) ; Ne pas craindre le danger (sécurité, ordre, lois, héroïsme…) : Adoration du Régnant, obéissance envers l’Autorité (toute-puissance de la Vérité, loi du plus fort, les politiques avec leurs droits et leurs législations…).

Que fait le Christ ? Il prend le satan pour un benêt (ce qu’il est, même quand il se réfère à la Thora, à Hegel ou à Einstein). Le texte (et toute recherche de la vérité dernière), dit-il, est fait de contradictions continuelles ; et à toute parole on trouve son pendant qui, précisément, ne renvoie pas vers un effet hic et nunc, mais vers une prise de position intérieure, invisible et absolument existentielle. L’existence réelle est de l’ordre du « caché » répond le Christ. Dieu est toujours à-venir et pas encore dans l’ici et maintenant. Et de fait, l’homme lui-même est caché : cet homme-à-venir, le Fils de l’homme, n’est pas de ce Monde. Pourquoi ? Parce que le vrai problème est celui de la Résurrection. C’est-à-dire, non d’obéir aux lois de la réalité, mais de les commander absolument jusqu’à être maître de sa propre mort : détenir les clefs de la mort et de la vie.

Soit donc, Le miracle des pains ? Imbécile de satan, le Fils de l’homme ne vit pas de vie biologique, mais spirituelle ; et sa nourriture est non concrète. Tant en termes de biologie, mais aussi en termes de logique philosophique ou théologique, car cette nourriture-là, elle aussi, est concrète. Parce que la preuve logique du raisonnement et du dogme reste une nourriture tout autant concrète que la nourriture biologique. Elle s’appuie sur l’évidence qui s’impose alors comme autorité à tout Individu, partout et toujours. La Parole de Dieu doit être propre à chaque-Un, secrète, intime, et le fruit d’une recherche personnelle sérieuse, longue, minutieuse et audacieuse. Elle peut alors devenir la Parole inspirée, insufflée à l’Individu particulier, pour lui, à cet instant de sa vie. La tentation de sécurité face à la peur ? Imbécile de satan, le Fils de l’homme y répond par la Foi, non par le miracle scientifique ou par la croyance métaphysique, mais par la foi qui s’appuie sur la non-preuve, la foi qui n’a nul besoin d’invoquer et d’étudier la connaissance du bien et du mal. Par ma volonté, par l’Esprit, je ne crains rien. L’adoration du plus fort qui peut justifier par des preuves qu’il règne ? Imbécile de satan, le Fils de l’homme aime Dieu, un Dieu qui ne se justifie pas, qui vit au-delà des preuves et qui n’a nul besoin d’être adoré à genoux et de régner sur ses fils. Car il veut donner de son Être afin que ses fils, eux aussi jouissent de cette même liberté et s’aiment alors sans contrainte. — Mais tu ne peux comprendre, tu es trop raisonnable. Tu es benêt, tu ne peux qu’obéir au réel. Tu es la Raison, et la Liberté ne discute pas avec la Raison.. Soit donc, tais-toi, va à l’arrière et obéis. Je t’ai convoqué au désert avec mon Esprit à cette fin.

Je crois qu’on doit examiner le christianisme avec ce modèle en mains ; de même que le fait religieux dans son ensemble ; et plus encore, toute prétention à dire la vérité dernière après telle ou telle étude ou telle ou telle expérience. Je crois donc que le Christ nous laisse là une véritable nivelle pour savoir si le truc qu’on nous présente est tordu, c’est-à-dire satanique, ou si la parole est christique, existentielle. De fait, reconnaître un arbre à ses fruits, pour le satan, cela consiste à examiner les faits concrets, l’évidence, les œuvres ; pour le Christ, c’est justement de lutter contre ces évidences (disait Chestov), c’est entendre le murmure dans la parole de l’autre sans se soucier outre mesure de ses œuvres. C’est une position d’examen de l’intelligence spirituelle, là où l’intention secrète et la réflexion se rencontrent, là où la parole peut être en profonde contradiction avec les faits et en réalité dire cent fois plus que les faits. Les faits sont les feuilles, les fruits sont cette parole qui elle seule dit ce qu’Est l’autre. Bien entendu, la position existentielle, dans le temps et surtout dans le temps, se reflète toujours quelque peu dans le réel. Car ne concevoir Dieu que de façon existentielle et comme toujours à-venir, cela place celui qui vit sur cette ligne, généralement, dans une position de vie plutôt inconfortable… Le satan n’aime pas être bousculé et traité de benêt. Celui qui le remet ainsi en question, le satan le privera de pain, le mettra dans l’insécurité, et l’accusera sans cesse d’être un insoumis à Dieu. Toi qui nous connais personnellement, Thamis, tu sais fort bien que dianitsa et moi sommes bien souvent dans cette configuration, à la limite de la limite, et soit dit en passant, merci pour tous tes gestes de compassion…

 


 

— « Pourquoi certains se prétendent nés de nouveau ici-bas ? Serait-ce consécutif à un lavage de cerveau ? »

J’ai abondamment parlé de la nouvelle naissance, mais je ne sais plus dans quel texte ou lors de quelle réponse. Mais, brièvement. Je crois que la naissance spirituelle est un fait, non un lavage de cerveau. « Naître de nouveau » ne signifie pas devenir le Christ, mais devenir son fils, et ainsi Le connaître dans une autre perspective de ce qu’il est : le connaître comme Père. C’est être engendré de Lui. Et il est certain que son action paternelle durant laquelle il donne de sa propre vie enclenche un phénomène réel chez l’homme, et ce phénomène, c’est la Gestation. De fait, le lavage de cerveau est, là encore, de considérer la nouvelle naissance, littéralement, c’est-à-dire comme la naissance physique au lieu de considérer la naissance physique comme allégorique à la naissance spirituelle.

Celui qui naît spirituellement est en gestation ; et sa sortie de la matrice, c’est la Résurrection. La matrice, c’est le monde, qui fait office de chrysalide. À l’intérieur se joue le drame. La nature d’animal intelligent qu’est l’homme, encore fils de la Nature, fils de l’Histoire, est en train d’être crucifiée pour un jour sortir comme Fils de l’homme. De fait, la naissance spirituelle commence à notre naissance et s’achève à notre mort. Qu’il y ait des temps forts durant notre vie où cette élection de Dieu est plus vécue qu’à d’autres moments, je ne le nie pas. Mais ces moments forts ne sont pas l’acte de naissance, seulement des prises de conscience plus aigües de cette élection de Dieu qui a été faite avant même que l’on soit conçu. De là les nombreuses confusions. Car les transformations de l’animal intelligent durant sa vie sont légion : premières paroles, premiers « non » à l’autorité, adolescence, rencontre sexuelle, développements intellectuels, artistiques et professionnels, épreuves, tragédies, etc. Il s’ensuit que nombre d’expériences qui n’ont rien à voir avec le Christ peuvent modifier un homme tel que sa vie sera tout aussi transformée, extérieurement, que s’il avait fait une rencontre avec le Christ. De même, une rencontre avec le Christ peut profondément modifier un individu sans que pour cela il n’y ait naissance spirituelle.

Comment le savoir ? Qu’ai-je besoin de la savoir pour l’autre ? J’ai suffisamment à voir avec moi-même. Comment le savoir pour moi-même alors ? Je vais te faire cette confidence Thamis. Il y a fort longtemps j’avais visité un ami qui faisait des études en Suisse, dans une école de théologie, afin de devenir pasteur. Un soir, lors d’une discussion concernant le Salut, la mort… il avait montré, son épouse à ses côtés, une certitude zélée, pleine de confiance et d’assurance face à sa propre mort – disait-il. Nul doute pour lui que le Christ le recueillerait aux sons des trompettes, et pourquoi pas des acclamations de la foule. Dernièrement j’ai rencontré dans la rue une vieille connaissance professionnelle qui fait désormais de la pratique ésotérique et magique pour les malades, les dépressifs… Nous avons un peu parlé de la mort. Il a montré le même zèle que notre pasteur en formation. « Bah, la mort, ce n'est qu'un passage, il faut pas flipper, les doigts dans le nez… et patali et patala »

À l'époque de ma rencontre avec l'étudiant pasteur, je n’avais pas l’expérience et le cran, mais ce qu'avait dit le jeune pasteur l’avait discrédité à mes yeux sans qu'alors je puisse le formuler. Par contre, face à cette connaissance, soit donc 20 ans plus tard, j’ai cette fois eu la réponse : « Tu es arrogant et toute ta philosophie ésotérique semble bien tordue, car si tu avais vraiment vu ta mort comme tu le prétends, tu aurais chié dans ton froc et tu ne montrerais pas autant de zèle. » Ainsi donc, je sais à peine pour moi-même. J’aime le Christ et le cherche de tout mon cœur et mes forces. Qu’il soit là au jour de ma mort, qu’il me recueille et puisse-t-il reconnaître en moi son sceau de gestation, son enfant, pour me sortir de cette matrice si oppressante des vérités éternelles et des dieux. Sinon, qu’il me conduise sur cette voie en m’évitant de m’égarer. Faire le cacou devant la mort en criant à tue-tête : « Je suis né de nouveau, je ne crains rien », c’est le propre de cette théologie à la va-vite de la nouvelle naissance, tandis qu’il serait plus inspiré, selon moi, de dire : « Accroche-toi, aie confiance selon la foi qui t’est donnée. Ta naissance spirituelle, c’est ta vie et ta vie est ton butin (comme disait Jérémie) ; et dans les pires moments souviens-toi de la croix, car s’Il a voulu ce sacrifice, c’est pour t’aider à croire, précisément, que cette vie qu’Il t’a donnée te sera effectivement donnée au jour de ta mort. »

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