Horizon
ÉTAT D’ÂME
Au sommet d’une haute falaise surplombant l’immense mer,
Seul, se dressait un arbre au fier feuillage étendu.
Sous son ombre, un homme contemplait la ligne de verre
Où se rejoignent à l'infini la terre et le ciel inconnu.
Il rêva, endormi par les relents salés d’une brise en coton.
Et plein de ces forces que donne l’impossible aux hommes ivres
Il se jeta dans le vide vers le fascinant horizon.
Majestueux, il déploya dans l’air les ailes de son navire.
Sans haine ni pitié, le temps aussitôt souffla sur son visage.
Et sa joie s’essouffla. L’air pur creusa dans ses traits la fatigue.
L’horizon impassible se moquait, aussi distant et figé que le sage.
Puis, les voiles du rêve se brisèrent et l’homme tomba telle une figue.
Au sommet d’une haute falaise surplombant l’immense mer,
Seul, se dressait un arbre au fier feuillage étendu.
Sous son ombre, un homme pleinement éveillé pleurait.
Ivsan Otets
Droits d’auteur
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1 — le dimanche 4 mars 2012, par Florence
Bonjour Ivan,
Étant sensiblement proche de la nature et de la création, je ne puis que vous remercier pour ce texte fort émouvant dont la profondeur interpelle à la réflexion.
2 — le dimanche 4 mars 2012, par ivsan
Grazie mille… (merci)
ivsan
3 — le dimanche 4 mars 2012, par Une connaissance
Au sommet d’une haute falaise surplombant l’immense mer
Seul se dressait un arbre au fier feuillage étendu.
Sous son ombre, un homme pleinement éveillé était.
Au delà de son corps, son nom, ses sens, ses sentiments, ses actions et sa conscience,
Au delà de l’instant il était la perfection de l’éternité…
Il s’arrêta un instant de rêver à un désir joyeux, et il comprit qu’il était la joie !!
4 — le dimanche 4 mars 2012, par ivsan
Je comprends ce que tu veux dire… et il semble, dans la ligne de pensée qu’est la tienne.
J’ai pourtant écrit « pleurait »… parce qu’il voit qu’il n’est qu’une figue tombée de ce maudit arbre… mais bon, n’est-ce pas là que tout commence finalement ?
Tiens, il faudrait un jour que je dépose « l’antchar » de Pouchkine… ce bien-aimé…